Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/24

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Il n’est pas toûjours en notre pouvoir de nous garantir des Vers ; ces Animaux se forment souvent en nous, dans un âge, où l’on est incapable de veiller à ce qui nous peut nuire. C’est aux meres & aux nourrices d’avoir ce soin pour leurs enfans, & de prendre garde de ne leur rien donner qui puisse produire en eux de la corruption. Ce qui fait que la plûpart des enfans sont sujets aux Vers, c’est le lait trop vieux qu’on leur présente dès qu’ils sont nés, & la bouillie dont on les nourrit trop tôt. Le premier lait, que doivent succer les enfans, est celui qui se trouve aux mammelles des nouvelles accouchées, c’est un lait purgatif qui délivre l’enfant de toutes ses humeurs superflues, & qui ne chargeant point l’estomac, n’y cause point ces crudités, qu’un lait plus vieux & plus nourrissant, ne manque jamais d’y produire. On a recours, dit Spigelius[1], à des médicamens pour purger les enfans nouveau nés, & l’on néglige la meilleure de toutes

  1. Spigel. de formato fœtu parte secundâ. Cap. 3.