Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/192

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greves d’esquailles argentines et d’esperons dorez, en signe qu’il seroit magnanime Chevalier. Dond il est vraysemblable que pour avec telles armes naturelles n’offenser le corps de la mere, nature avoit pourveu d’un vaisceau oval, où l’enfant avoit esté enclos. Lequel, après estre mondifié, fut porté et rendu à sa mère, qui le receut à tresgrande joie, et se souvenant du nom que luy avoit ordonné son pere, ainsi premierement l’appella :

« ALECTOR, Bel enfant, le Souverain te accroisce en vertu, honneur, franchise, hardiesse et proesse ! Car à beauté tu n’as pas failli. » Et à ces mots, le baisa bien tendrement. L’enfant, comme s’il eust bien entendu sa parolle, se print à luy rire tresgracieusement et par un doux ris commença de recognoistre sa mère. Adonc elle feit convoquer et assembler les vingtquatre Chevaliers avec assez grand nombre d’autres populaires, auxquelz elle monstra ce tant bel enfant, leur declarant l’avoir conceu de Franc-Gal, d’ond ilz furent grandement resjouyz, l’acceptans pour leur Roy avenir, et pource, en leur presence, luy posa la coronne vermeille sur le chef, que Franc-Gal luy avoit laissée, laquelle luy ad-