Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/250

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moy qui chassay ton cheval à la fontaine pour le faire desrober de dessoubz toy et te faire tomber avec l’escu ; dond la povre beste innocente est maintenant bien punie, car les bestes sauvages du mont Caucas sont descendues en grand nombre à l’odeur de la chair fresche, qui l’ont devoré et mangé ; aussi eussent elles toy, sans que pour nulle force ou hardiesse tu te fusses peu sauver, si je ne t’eusse transporté de ce lieu où j’ay demouré deux ans et plus conversant à l’entour de l’arbre et du trophée, tousjours au guet et à l’escoute pour attendre ta venue et te garder mon escu, qui à autre que à toy n’estoit advenant. Et tous ceux qui avant toy ont attenté de le prendre, je les ay faict precipiter et ruyner par divers moyens, bien d’autre sorte que tu n’es tombé, tellement qu’ilz ne retournoient pas une autrefois à le vouloir despendre, car je le te gardoie. Je le te donne, emporte le et le garde cherement. Car il te fera maintesfois bon besoing. Or est ma veille et garde achevée ; je m’en vais à mon repos, où je seray tousjours prest à te ayder aux extremes necessités. Salue de par moy ton pere Franc-Gal que tu verras aujourd’huy par mon moyen ; car si je ne te eus-