Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/78

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glotz partans de cœur estrainct luy feirent entrerompre sa parolle precluse, tellement qu’il demoura quelque peu d’espace en silence et surtaisance. Puy reprint sa dolente parolle en telle maniere, la convertissant à l’Archier). Ainsi donc (ô Archier, mon ami), je te di que j’y perdu un filz nommé Alector, engendré en Priscaraxe, Royne de Tartarie, l’une des plus belles et plus sages dames qui soient soubz le Ciel de la lune, laquelle je aime et desire reveoir (car plus de huyct ans sont passez que je ne l’ay veüe). Toutesfois, par serment juré, ne m’est loysible de retourner vers elle sans luy mener son filz faict Chevalier, ou par ma main, ou par autre. A quoy faire je me suys jà par plusieurs fois essayé, mais je y ay tousjours failli, et à ce faire me suys trouvé impotent et perclus de membres et de langue, d’ond je ne puys imaginer la cause, si ce n’est que les fatalitez destinent sa Chevallerie à autre main que la mienne. Le souverain vueille que soit à meilleure ! Bien soit (dist l’Archier), mais qui sont ces fatalitez et destinées d’ond tu parles ? Sont ce quelques puissances de Fortune (qui est nulle, comme je croy) ? Non, non (dist Franc-Gal). J’appelle fatalitez