Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/17

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parussent toutes nues sur le théâtre pour y exécuter des danses, afin que l’aspect de leurs charmes, ouvertement exposés, émoussât l’amour que les jeunes gens concevaient naturellement pour elles et rendit plus ardent celui qu’ils portaient à leurs amis et compagnons. Car on n’est plus aussi touché des objets que l’on voit souvent.

« Que dire des poètes ? Anacréon aime Bathylle. Les plaisanteries de Plaute roulent presque toutes sur cette matière ; ainsi : « Je ferai comme les jeunes garçons, je me courberai vers les petits trous. » Et encore : « L’épieu du soldat s’adaptait-il bien à ton fourreau ? » Mieux encore, Virgile, le maître poète, qui reçut le surnom de « Virginal » à cause de sa pureté naturelle, aimait Alexandre, dont Pollion lui avait fait présent, et le couvrait de compliments dans ses écrits sous le nom d’Alexis. Ovide ressentit la même passion ; toutefois il préféra les filles aux garçons, disant que la jouissance devait être commune aux deux partenaires, et non le privilège d’un seul.

« Les jeunes filles se voyant négligées de leurs amoureux, et les épouses de leur maris, si elles se bornaient à fournir le service du baiser féminin, se laissèrent aller à jouer le

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