rôle de mignons. Les passions en arrivèrent
à un tel point de démence que les nouvelles
mariées, après les épouses, durent se plier
à cette complaisance : alors on quittait un
jeune garçon pour entreprendre une jeune
fille : les deux sexes se trouvaient confondus
en un seul et même corps. Dans les jeux
poétiques des anciens, Priape menace tout
voleur de légumes qui s’approchera de son
pieu de lui prendre de force « ce que, la
première nuit de ses noces, la vierge accorde
à l’ardeur de son époux, alors que la
petite sotte redoute d’être blessée en l’autre
fente. » (Priapée II.)
« Comme ce fut de tout temps le privilège des poètes et des peintres d’avoir toutes les audaces, ne voyons-nous pas Valère Martial (Epigr. xi, 43) imaginer que son épouse lui adresse des reproches, attestant qu’elle aussi a des fesses, et cherchant à le détourner de son amour insensé des garçons ? Elle dit que Junon sut plaire de ce côté à Jupiter ; mais le mari ne se laisse pas convaincre, prétendant que le mignon a son rôle, la femme le sien. Son épouse doit se contenter du sien.
« Dans les lupanars, sous l’écriteau et sous la lampe, se tenaient assis des garçons et des filles, les premiers parés sous la robe