Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/19

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de vêtements féminins, celles-ci portant peu d’ajustements sous la tunique de garçon, et le visage arrangé pour ressembler à des mignons. Sous un sexe, on retrouvait l’autre.

« L’Asie a été le premier siège du mal. Cependant l’Afrique n’en a pas été garantie, et c’est de chez elle que la contagion gagna la Grèce et les contrées voisines en Europe. Orphée mit le premier ce fétide plaisir en usage dans la Thrace, et les femmes ciconiennes, se voyant méprisées, « déchirèrent son corps pendant les mystères de Bacchus et ses nocturnes orgies, et en dispersèrent à travers champs tous les morceaux ». (Virgile, Géorgiques, IV, 521.)

« On dit qu’autrefois les Celtes se moquaient de ceux qui n’étaient pas atteints de cette folie ; Ils leur refusaient même toute participation aux charges et aux honneurs. Ceux qui parvenaient à conserver des mœurs pures étaient marqués d’impureté et isolés. Tant il est vrai qu’il n’est pas bon, dans la démence publique de toute une ville, d’être seul sage ; et cela n’est pas plus convenable que ce n’est bon[1]. »

  1. Aloysiae Sygeae Satyra sotadica, dial. VI. (Voir l’Œuvre libertine de Nicolas Chorier. Bibliothèque des Curieux, 1910.)