Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/136

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J’ai gardé ses propos ; contre tout artifice
Mon âme est prévenue ; autour de mes dédains
Ceux qui croient avoir pris la Raison pour complice
Ne traînent, à mes yeux, que des sophismes vains.


Le jeune Homme.

Ah ! maudit le rhéteur égoïste et perfide,
À qui ton noble cœur doit d’être empoisonné !
Il détestait l’Amour en son âme sordide,
Parce qu’il l’ignorait ou l’avait profané !


Ou c était un vieillard qui, finissant la vie,
Jetait un œil haineux sur qui la commençait,
Et, le cœur inondé par les fiels de l’envie,
Trouvait un goût amer à tout ce qu’il laissait.


En voyant ta jeunesse éclore en la lumière,
Alors qu’en ses yeux creux s’accumulait la nuit,
De ses doigts décharnés prenant de la poussière
Au sépulcre prochain ouvert déjà pour lui,