Et par quel sort propice, à toi seul réserve,
Crois-tu du lot commun devoir être sauvé ?
Tu penses retrouver, plus tard, sous ta chaumine,
La sagesse du soir ; mais pour qui s’achemine
Dans les sables mouvants et mortels de l’amour,
Sache que trop souvent il n’est plus de retour ;
Dans leur fluide étreinte il s’enfonce et s’enlise,
Et si même il connaît et veut fuir leur traîtrise,
Son corps, lorsqu’il en croit un membre libéré,
Est, sous son propre effort, par un autre attiré
À l’écroulement mou du gouffre opiniâtre ;
Il se débat en vain, et passe à se débattre,
Cherchant des yeux une aide, invoquant un secours,
De longs jours, tourmentés du regret d’autres jours.
Ceux qu’il aurait vécus sur la colline verte !
Tant qu’il cesse la lutte et consente à sa perte !