Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/54

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Les Dieux sont irrités, quand on fait fi des dons
Qu’ils ont distribués aux heureux ; ces affronts
Ne sont pas impunis ; une heure vengeresse
Frappe, à coup sûr et prompt, l’imprudent qui transgresse
Le cercle où leur sentence avait mis ses destins !


L’Adolescent.

N’est-il pas d’autres Dieux que les Dieux des jardins ?
Je ne suis point ingrat de la faveur divine !
Les mortels ne sont pas des pins que leur racine
Attache obstinément aux rocs où ils sont nés !
Neptune ne veut pas qu’ils restent enchaînés,
Et Vénus ne veut pas qu’ils restent insensibles !
Ce sont des Dieux non moins exigeants et terribles
Que les Divinités qui donnent le repos.
L’un exige que l’homme obéisse à ses flots,
L’autre exige qu’il cède à l’attrait de ses flammes !
Tous deux ont châtié les membres et les âmes
De ceux qui prétendaient ignorer leur pouvoir ;
Sur leurs adorateurs tous deux ont laissé choir