Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/66

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La Jeune Fille.

Que t’entendent les Dieux, et, pour te rendre grâce,
Tu voudras bien, potier, qu’à mon tour je te fasse
Un vœu qui soit aussi propice à ta journée :
Puisse-t-elle entreprendre une œuvre fortunée,
Qui, longtemps désirée, en un instant conçue,
Parmi les grands travaux de ton art soit reçue,
Et mette sur le nom de ton père une gloire
Qui l’égale à l’honneur de ceux qu’une victoire
Un traité pacifique, une loi sage et juste,
Ou le triomphe aux Jeux d’un corps souple et robuste,
Ont marqués pour porter l’immortelle verdure !
Que le rayon divin, sans lequel rien ne dure,
Visite le travail que tu vas entreprendre ;
Que ta main qui sait tout ce que l’art peut apprendre,
D’un toucher décisif et parfait l’exécute,
Pour que — quand tes cheveux seront gris — dans la lutte
Des meilleurs de nos jours pour notre gratitude,
Parmi leur généreuse et blanche multitude,
Comme un des plus bénis celui-ci t’apparaisse,
Et qu’en lui souriant, ton cœur le reconnaisse !