Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que saisit et répète Écho dans son rocher.
Des femmes dont le pas, s’arrêtant de marcher,
Se suspend pour partir sur le rythme plus prompt
Qui frappe leur oreille, auprès de lui feront
Un groupe impatient qui ne semble tenir
Qu’à peine au sol, levé du désir de bondir.
D’autres femmes déjà, belles, aux souples corps,
En arrière jetant leurs longs cheveux détors,
Dansent ; leurs doigts vibrants frappent des tambours plats,
Quelquefois aussi haut qu’atteignent leurs blancs bras,
Quelquefois presque à terre et contre leurs genoux ;
Leur robe transparente aux plis flottants et mous
Montre les mouvements changeants et sinueux
Que traverse leur corps toujours harmonieux ;
Et l’œil suivrait plutôt l’émoi toujours divers
Des tremblants peupliers agités dans les airs.
Leurs bras sont nus ; leurs seins sont nus ; leur pied léger
Reprend sur le gazon ses bonds sans l’outrager ;
En secouant la tête, elles jettent des fleurs
Qui dans leur chevelure enlacent leurs couleurs.
Sur deux tertres herbeux au tronc d’arbre opposés,
Un groupe de corps las aux gestes épuisés,
En désordre et pourtant avec art épandus,
Repose sur le sol ; les uns sont étendus