Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/73

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Comme dans le sommeil, d’autres presque ployés.
Ou couchés à demi sur le coude appuyés :
Ils gisent alanguis dans un savant repos,
Et l’œil prend moins plaisir à la courbe des flots
Qu’aux ondulations des hanches et des reins,
Aux méandres moëlleux du col aux molles mains.
Au lent serpentement voluptueux et doux
Montant et descendant de la gorge aux genoux,
Qui glissent sur chacun de ces beaux corps épars.
Une séduction s’exhale ; et les regards,
S’ils ont moins de surprise, ont un plus long loisir
Pour suivre ces dessins, et, parmi tous, choisir
La ligne dont l’esprit s’enchante en cet instant.
Au fond on aperçoit, au bord d’un bois distant.
Une Nymphe et son Faune, en se tenant les mains.
Danser éperdûment à l’envi des humains.
II apparaît partout qu’on est dans la saison
Où les zéphyrs dans l’air, les eaux dans le gazon,
Dansent pour célébrer et fêter le retour.
De la claire saison qui ramène l’amour !


Quatre agrafes de bronze, ô vierge, suspendront
Cette scène à ton mur ; devant tes yeux vivront