Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/74

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La vernale allégresse et le feuillage vert,
Même au temps que le froid et le venteux hiver,
Aux arbres dépouillés noircissant les rameaux.
Flétrissant les gazons et durcissant les eaux,
Sous un ciel où les feux de l’astre sont éteints,
Près des foyers fumants renferme les humains.


La Jeune Fille.

Comme celle du vin la danse a son ivresse,
Elle a, comme elle aussi, son dégoût, sa tristesse.
Quand l’esprit, lentement, recouvre son empire
Dans un corps agité d’un reste de délire.
Il contemple honteux et rougissant la trace
Du désordre où se plait la Bacchante de Thrace :
Les vêtements ouverts, l’éparse chevelure,
Un air de lassitude et presque de souillure,
Des bras encor tremblants de gestes d’hétaïre
Dont l’approche promet et dont la fuite attire,
L’abandon presque offert de la main alourdie,
Je ne sais quelle pourpre impudente et hardie
Que garde des désirs celle qui s’est montrée ;
C’est parmi ces débris de la pudeur sacrée