Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/76

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Pleins du souffle des dieux ou du discours des sages !
Réserve ton relief et ses folles images
Que la flûte lascive à leurs transports excite,
Pour une autre maison que celle que j’habite.


Le Potier.

Si ces jeux, où pourtant éclate la beauté
Par qui le corps humain, ô vierge, a mérité
De prêter son aspect aux images des Dieux,
Ont trop de vanité pour ton cœur ombrageux,
Encor que maint artiste au nom illustre et pur
Ait aimé les contours des corps nus sur l’azur,
Et les ait transportés au marbre souverain,
À ton goût plus sévère obéira ma main.


De cette fine argile au grain lisse et serré,
Digne d’être au poli du bronze comparé,
— Le mystère du four lui donne un rouge éclat —
Je veux faire une amphore au galbe délicat,
Et veux que, dans sa grâce, elle égale en grandeur
Celles qu’aux jeux publics emporte le vainqueur.