Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De l’endroit où le flanc vers le col s’arrondit,
Jusqu’à l’inflexion où le bas s’enhardit
À former la poitrine et l’ampleur du vaisseau,
Tout autour, je réserve un large et droit bandeau
Où se déroulera ce que je veux tracer.
En pompe magnifique on y verra passer
Un nuptial cortège, où sur le char étroit,
Le fiancé conduit la vierge vers son toit ;
Et du seuil maternel de myrte enguirlandé
Jusqu’au seuil conjugal où le tapis brodé
Offre un chemin de pourpre aux pas des deux époux,
Le cortège se suit. Tu les distingues tous :
La vierge sous son voile auprès du fiancé,
Ceux qui portent la torche au bout du bras dressé,
La torche d’hyménée, emblème des amours ;
Et les joueurs de flûte, et, sur tout le parcours,
Ceux qui chantent : hymen, ô hyménée, hymen ;
El les vierges aux bras enlacés, au front ceint
De fleurs, qui vont posant leurs pieds sur d’autres fleurs ;
Et les vieillards courbés qui revoient dans leurs cœurs
La fête qui chanta pour eux, au temps jadis ;
Et les petits enfants, par leur geste agrandis.
Qui jettent dans les airs, des amandes, des grains.
Pour prédire aux époux des greniers toujours pleins ;