Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/78

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Et, dans sa porte ouverte encor, seule et debout,
La mère au long regard qui veut voir jusqu’au bout
S’éloigner son enfant livrée à d’autres bras !


Si les effets du four ne me sont pas ingrats,
Dont nul ne peut prévoir le caprice et l’humeur,
L’amphore portera, sur sa sombre rougeur,
Le collier éclatant de ce cortège heureux.
Le temps, le temps jaloux n’éteindra pas les feux
De ces torches d’hymen, emblèmes des amours,
Et le beau fiancé sourira pour toujours,
Sous sa branche de myrte et dans son manteau blanc,
À l’épouse que voile un lin toujours tremblant ;
Si tu veux accueillir l’amphore en ta maison,
Tu penseras sans cesse entendre la chanson
Que disent les chanteurs dont son flanc pur est ceint :

« Hymen, ô hyménée, ô hyménée, hymen ! »


La Jeune Fille.

Un destin indécis suit le jour d’hyménée,
Et vers un temps obscur la vierge est entraînée