Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/83

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Ce qui mérite en nous de vivre impérissable !
Car ainsi que les grains toujours dissous du sable
Sont fondus en cristal transparent et lucide
Où toute la clarté du firmament réside,
Dans nos êtres épars il se peut qu’une flamme
Fonde en cristal aussi le sable de notre âme,
Et que cette poignée obscure de poussière
Se change en un foyer d’immortelle lumière.
Que sur de tels moments ton art plus fier repose
Où tant de dignité déjà l’attend enclose,
Il atteindra plus haut en partant d’une cime,
Et, dans ces grands sujets que nul temps ne périme,
De leur éternité fortifiera sa gloire !


Si mes propos te sont blessants, puisses-tu croire,
Potier, que le désir de te voir plus insigne
Parmi ceux qu’un labeur plus radieux désigne
À l’invisible main qui met la verte branche
Autour des fronts mortels, rend ma parole franche ;
Et s’ils sont erronés, pardonne leur encore,
Puisqu’ils sont nés du vœu que l’Avenir honore
Ton œuvre plus parfait d’un hommage plus grave,
Puisque ces seuls souhaits, ami, m’ont faite brave