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approché d'elle. C'est peut-être la volonté de Dieu et, s'il en est ainsi, que cette volonté soit faite.

Peut-être laisses-Tu cette épine charnelle

Tourmenter Ton serviteur soir et matin,

De crainte qu'il ne devienne exalté et orgueilleux

Des dons qu'il a reçus

Si c'est ainsi, il faut qu'il supporte Ta main

Jusqu'à ce que Tu la relèves.

Toutes ces pages sont d'une malice qui tombe juste à point , tous les mots portent. C'est d'une raillerie charmante et cruelle , oîi chacun des traits dessine et égratigue à la fois. La fin est surtout caracté- ristique. L'aigreur, le fiel de cette âme dévote éclatent en une longue prière haineuse oii le nom du Seigneur revient et roule au milieu de demandes de châtiment contre ces indignes, Gavin Hamilton, Aiken et leurs semblables. Ce Tartuffe rustique s'emporte lui aussi. Mais tandis que celui de Molière est peut-être bien un pur incrédule qui se sert de la religion comme d'un moyen d'escroquerie ; celui-ci, par une vue très profonde de l'état de ces esprits , est un vrai croyant ; sa rancune a sincèrement recours à sa foi. Toute cette pièce est parfaite. Ce n'est pas sans doute l'ample satire du Tartuffe; c'est quelque chose de court et de léger comme une flèche, mais infaillible.

Lord, bénis Tes élus en cet endroit,

Car ici Tu as une race d'élus ;

Mais que Dieu confonde la face hardie

Et flétrisse le nom

De ceux qui amènent sur Tes elders la disgrâce

Et la honte publique.

Lord, rappelle-Toi ce que Gavin Hamilton mérite;

Il boit, et jure, et joue aux cartes,

Cependant il a une habileté si prenante

Près des humbles et des grands.

Que, hors des mains des prêtres de Dieu, les cœurs des gens

S'en vont à lui.

Et lorsque naguère nous l'avons châtié,

Tu sais quel scandale il a excité,

Qu'il a fait éclater le monde de rire,

De rire de nous.

Maudits soient sa corbeille et ses provisions.

Ses choux et ses pommes de terre.

lord, écoute mon cri fervent, ma prière

Contre le presbytère d'Ayr,

Que Ta main puissante. Lord, soil sévère

Sur leurs fronts,

Lord fais-la peser, fais peser Ta colère

Sur leurs affronts.