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rose, de Kelso, de Jedburgh, de Dryburgh ; là sont les vieux châteaux comme Roxburgh ; les vieilles villes comme Berwick, Coldstream , Kelso, Jedburgh, Melrose, Selkirk, Peebles, célèbres dans l'histoire et dans la poésie écossaises. Mais surtout le pays est plein de la mémoire des luttes des Borders. Un des traits du paysage sont ces hautes tours carrées, désignées par le nom de peels, qui servaient de refuge et de repaire aux barons maraudeurs de cette frontière. Avec leur air mena- çant, leurs murs massifs et nus, leurs étroites ouvertures, leurs meur- trières, leurs mâchicoulis, leur corbeille de fer fixée tout en haut du toit, dans laquelle on entassait de la tourbe et de la poix pour allumer la flamme d'alarme, le bak-fire, qui parcourait toute la contrée en une nuit,

Un drap de flamme, de la tour haute, Flottait sur le ciol comme un drapeau sanglant , Tout flamboyant et déchiré i,

les unes toujours intactes et fières, les autres fendues, croulantes, encore marquées de la trace noire des incendies, elles se dressent de toutes parts. Elles se sont emparées de tous les points propices. Il n'y a pas une crête, un promontoire de colline dans les vallées, un passage de route ou de sentier, qu'elles ne s'y soient installées; quelques-unes sont juchées sur des pics sans accès ; d'autres cramponnées au bord des précipices, au-dessus de torrents ; d'autres dissimulées dans des bois, ou sinistrement isolées au centre de marécages et de fondrières. Ces forteresses étaient habitées par d'étranges maîtres, en partie brigands, en partie soldats, en partie seigneurs. C'étaient les Elliots, les Armstrongs, les Turnbulls, les Rutherfords , les Scotts , les Homes , les Kerrs , race d'hommes désespérés, hardis, toujours en guerre avec les Anglais ou entre eux, toujours en coups de force, en alarmes. Leurs exploits étaient de partir le soir, de passer la frontière inaperçus, et de tomber, à dix, quinze lieues de là, sur une ferme, un hameau, dont ils enlevaient les bestiaux. La nuit était leur complice ; c'est pourquoi la plupart avaient dans leurs armes des étoiles et la lune ^. Quand le butiu était fini et qu'il n'y avait plus rien au logis, un beau soir, en découvrant le plat, on y trouvait une paire d'éperons. On savait ce que cela voulait dire et

sur les Borders, dans les Polices and Anecdotes illustrative o/'îï/' WuUer ScoU's novels.

— Le petit opuscule intitulé : An Account of the Borders dans le Chambers's Miscelluny.

— Le chapitre ix du livre de Veitch : Feaiures of Border Life and Character. — Un article de VEdinburgh Review, de Juillet 188T : Eltrick Forest and the Yarrow. — Gunnyon: Scottish Life andHistory in Song andBallad. Chap. iv. — J. Clark Murray : The Ballads and Songs of Scotland, in view of cheir influence on the Character of the People. Chap. iv : The Border Fends. — Mais rien ne vaut l'impression produite par la lecture des Ballades elles-mêmes, avec les notes historiques qui indiquent les événements qu'elles rappellent.

1 The Lay of the Last Minstrel. Canto m.

2 Chambers. Account of the Border, p. 21.

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