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duchesse que nous avons vue reine de la société d'Edimbourg. Comme on le pressait de rester il s'en défendit en disant qu'il avait un conqîagnon, « son hôte offrit d'envoyer un domestique pour ramener M. Nicol au château; Burns voulut s'acquitter lui-même de cette commission. Toute- fois, un gentleman, ami particulier du duc, l'accompagna, qui transmit l'invitation avec toutes les formes de la politesse. L'invitation arrivait trop tard ; l'orgueil de Nicol s'était enflammé jusqu'à un haut degré de colère, par suite de la négligence dont il croyait être victime. Il avait ordonné qu'on mit les chevaux à la voiture, résolu à continuer le voyage tout seul, et ils le trouvèrent paradant dans les rues de F'orchabers, devant la porte de l'auberge, exhalant sa colère contre le postillon, pour la lenteur avec laquelle il accomplissait ses ordres. Aucune explication, aucune prière ne purent changer sa décision. Notre poète fut réduit à la nécessité de se séparer de lui tout à fait, ou de continuer incontinent son voyage. Il choisit cette dernière alternative et, prenant place à côté de Nicol dans la chaise de poste, avec dépit et regret, il tourna le dos au château de Gordon où il s'était promis de passer quelques jours heureux '. » Aussi Walker est-il très sévère pour Nicol. « Pendant ces visites, dit-il, Burns fut amené à découvrir qu'il avait fait un choix peu judicieux dans son compagnon de voyage, dont la présence le gênait et le harassait. Le mauvais caractère et les mauvaises manières de M. Nicol empêchaient Burns de l'introduire dans des cercles où la délicatesse et le tact étaient nécessaires. » l^t parlant des visites écourtées de Burns il ajoute : « Ceci n'était pas seulement un ennui et un désap- pointement, ce fut, selon toute probabilité, un sérieux malheur pour Burns, car une résidence plus longue avec des personnes d'une telle influence aurait pu engendrer une intimité durable, el de leur part, un intérêt actif pour son avancement futur 2. »

Une fois Burns arrivé à Inverness, il considéra son voyage poétique comme terminé. Il redescendit rapidement par Aberdeen, Montrose et la côte Est, sans beaucoup regarder autour de lui. « Le reste de mes étapes ne vaut pas la peine d'être raconté ; tout récemment sorti d'avoir visité le pays d'Ossian, où j'avais vu sa tombe, que m'importaient des villes de pêcheurs et des champs fertiles. » Il vit Montrose e(, dans les environs, les parents de son père, « tantes Jane et Isabel toujours vivantes, de solides vieilles femmes » ; et John Caird, probablement un camarade d'enfance de William Burns, « bien que né la même année que notre père, il marche aussi vigoureusement que moi ^.w II redescendit par Perth et Queensferry, et rentra à Edimbourg le 16 septembre.

1 Currie. Life of Burns, p. 43.

2 Walker. Life of Burns, p. LXXViil.

3 To Gilbert Burns, nth Sep. nST.