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Page:Angellier - Robert Burns, II, 1893.djvu/175

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La galerie des femmes est aussi nombreuse et aussi variée. Naturelle- ment, il y a de jolies filles et de très jolies; elles sont au premier rang, aimables, rieuses, gaies, de bonne humeur et de bonne santé, comme il semble qu'il les préférait. Mais, il y a aussi de vieilles dames maternelles, excellentes, judicieuses, joyeuses et aimables, de vieilles filles siiries, laides et médisantes, des femmes intellectuelles, des femmes de toutes nuances et que vraiment on croit avoir vues. Voici Mrs Brydone, « une femme très élégante de personne et de manières, les tons de sa voix remarquablement doux ' ». Voici MrsBurnside une femme distinguée « simplicité, élégance, bou sens, douceur de caractère, bonne humeur, aimable hospitalité sont les constituants de ses manières et de son cœur ^ ». Il y a la bonne ménagère, Mrs Miller, « une agréable, raisonnable et modeste bonne personne, aussi utile mais pas aussi ornementale que Miss Western de Fielding, pas rapidement polie à la française, mais aisée, hospitalière et domestique ^ ». Il y a la « jeune veuve gaie, franche, raisonnable et faite pour inspirer de l'amour^». Il y a Mrs Belches, étourdie, ouverte, affable, éprise de sport champêtre ^ » . Il y a cette étrange figure d'Esther « la femme d'un simple jardinier, une femme très remar- quable pour réciter de la poésie de toute sorte et quelquefois pour faire elle-même des vers en écossais ; elle peut répéter par cœur presque tout ce qu'elle a jamais lu, particulièrement Y Homère de Pope d'un bout à l'autre ; elle a étudié Ruclide toute seule ; elle est, en un mot, une femme d'une intelligence très extraordinaire. En causant avec elle, je la trouve au moins égale à sa réputation. Elle est très flattée de ce que je l'ai envoyé chercher et de voir un poète qui îmVun livre, comme elle dit. Elle est entre autres une grande connaisseuse en fleurs, et a un peu passé le méridien d'une beauté jadis renommée ^ ». N'est-ce pas une singulière figure et bien évoquée en quelques lignes. Et de quoi de plus joli aussi ([ue le double portrait de Mrs Rose la mère, et de Mrs Rose la fille, qui fait songer à un vers d'Horace : la mère « une vraie femme de chef de clan », et la fille, « son image un peu adoucie » ; « la vieille Mrs Rose, bon sens sans alliage, cœur chaud, fortes passions, une honnête fierté, tout cela à un degré rare ; Mrs Rose, la jeune, un peu plus douce que sa mère, ceci peut-être dû à ce qu'elle est plus jeune "^ ». Cette esquisse de ces deux femmes brusques, dans lesquelles est le même sang, qui se ressemblent à des moments divers de la vie, n'est-elle pas bien vue ? Et cette remarque n'est-elle pas fine et juste aussi que le tempérament de la mère se déve-

1 linrder Tour, May Ith, n87.

'2 To William Nicol, Igt'i June 1187.

3 Highland Tour. 25tii Aiig. 1*787.

4 Id. llth Sept. 1787.

5 Id. 15th Sept. 1787.

6 Barder Tour, lOth May 1787.

"' Highland Tour, Qi^ Sept. 1787.