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Même alors, parfois, nous attraperions une lampée

De vrai bonheur !

Le cœur honnête qui est libre de tout

Dessein de fraude ou de crime,

N'importe comment la Fortune lance la balle,

A toujours quelque motif de sourire ;

Et pensez-y, vous trouverez toujours

Que c'est là un grand réconfort ;

Cessons donc là nos soucis,

Nous ne pouvons tomber plus bas.

Qu'importe si, comme le peuple des airs, "Nous errons dehors, sans savoir où, Sans maison et sans salle ? Les charmes de la nature, les collines et les bois , Les longues vallées, les ruisseaux écumants

Sont ouverts à tous également. Aux jours où les pâquerettes ornent le sol ,

Où les merles sifflent clair, D'une joie honnête nos cœurs bondiront

De voir l'année arriver.

Sur les talus, alors, quand il nous plaira.

Nous nous asseoirons,, nous fredonnerons un air,

Puis, nous y mettrons des rimes et de la mesure ,

Et nous chanterons le tout quand nous aurons fini.

Il n'appartient pas aux titres, ni au rang ,

Il n'appartient pas à des trésors comme la banque de Londres,

D'acheter la paix et le repos :

Ce n'est pas de changer beaucoup en davantage,

Ce n'est pas les livres, ce n'est pas la science.

Qui peuvent nous rendre vraiment heureux ;

Si le bonheur n'a pas son siège

Et son centre dans la poitrine,

Nous pouvons être savants, ou riches, ou grands,

Nous ne pouvons pas être heureux :

Aucuns trésors, aucuns plaisirs

Ne peuvent nous rendre longtemps satisfaits ;

Le cœur est, toujours, l'endroit qui, toujours,

Nous met d'aplomb ou de travers.

Pensez-vous que de tels que vous et moi,

Qui peiuons et tirons par froid et chaud,

Avec un labeur incessant,

Pensez-vous que nous sommes moins heureux que ceux

Qui ne nous remarquent pas sur leur chemin,

Comme n'en valant pas la peine ?

Hélas 1 comme souvent, dans leur humeur altière,

Ils oppriment les créatures de Dieu !

Ou bien, oubliant tout ce qui est bien,

Ils se roulent dans les excès !

N'ayant ni souci, ni crainte