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Oh, ils clievauclièrcut Iculcmenl et tristement, Sous la lueur de la lune, Jiisiiua ce qu'ils arrivèrent à la porte du cliàleau do sa iiiere, Et là ils descendirent de cheval.

« Oh ! fais mou lit, madame ma mère, dit-il,

Oh ! fais mon lit large et profond !

Et mets lady Margaret près de moi ;

Nous allons dormir tous deux profondément ■>.

Lord William était mort longtemps avant minuit, Lady Margaret était morte longtemps avant l'aurore. Que tous les vrais amants qui s'en vont ensemble Puissent avoir meilleure fortune qu'eux i.

Ailleurs, ce sont des vengeances : deux frères épris de la même fiancée se battent et s'égorgent^, des femmes jalouses ou trahies empoisonnent ou poignardent leurs- rivales, comme dans cette ballade où une fiancée, abandonnée devant l'autel, tue celle qui lui est préférée.

La fiancée tira un long poignard,

De sa coitïure brillante, Et frappa au cœur la belle Annie, \ Qui ne dit jamais plus une parole.

Le doux William vit la belle Annie pâlir.

Et s'étonna de ce que cela était ;

Mais quand il vit le cher sang de son cœur,

il devint courroucé furieusement.

Il tira sa dague qui était si aiguë, Qui était si aiguë et perçante, Et la plongea dans la fiancée aux cheveux châtains, Qui tomba à ses pieds morte.

« Attends-moi, chère Annie, dit-il.

Attend-moi, ma chérie », s'écria-l-il,

Puis se mit la dague dans le cœur,

Et tomba mort à ses côtés 3.

Parfois ces éperdues s'en prennent à celui qui les trahit. La maîtresse de lord William lui demande une dernière entrevue.

« Si votre amour est changé, dit-elle,

Et si les choses sont ainsi.

Du moins, venez, pour l'amour du passé.

Venez goûter le vin avec moi ».

• Thf Douglas Tragedy.

2 Lord Ingram and Cliild Vijft.

3 Sweel William and Pair Annie.