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facilement rimilation de l'élégie de Hamilton de Gilberlfield sur le brave Heck.

Gémissez on vers, gémissez en prose.

Que les larmes salées coulent sur votre nez ;

Le destin de notre barde est achevé,

Passé tout remède :

Voici le faîtage de tous ses malheurs,

Pauvre Mailie est morte.

Ce n'est pas la perte d'un peu d'argent, Qui pourrait tirer une larme si amère, Ou faire porter à notre sombre barde,

Une étoffe de deuil ; '

Il a perdu une amie, une chère voisine, Hailie morte.

Autour de la ferme, elle frottait près de lui ;

A un demi-mille, elle le reconnaissait;

Avec un bêlement amical, quand elle le voyait,

Elle accourait rapidement ;

Jamais n'approcha de lui ami plus fidèle

Que Mailie morte.

Sûrement, c'était une brebis de sens,

Et qui savait se conduire décemment ;

Je puis le dire, jamais elfe n'avait brisé une palissade,

Pour voler avidement.

Notre barde reste morose au coin de feu,

Depuis que Mailie est morte.

Ou s'il erre dans la vallée.

Son agnette, son image vivante,

Vient bêler près de lui sur la colline,

Demandant du pain ;

Et il laisse couler des perles amères,

Car Mailie est morte.

Elle n'était pas fille de ces béliers des moors,

Aux toisons feutrées, aux hanches velues ;

Ses ancêtres furent amenés par bateau,

D'au delà de la Tweed :

Meilleure chair ne passa jamais sous les ciseaux

Que Mailie morte.

Malheur à l'homme qui, le premier fabriqua

Cette vile et traîtresse chose — une corde!

C'est elle qui fait que de bons garçons grimacent, passent la langue

Dans un étranglement terrible ;

Par elle, le bonnet de Robin a un crêpe flottant,

Car Mailie est morte.