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doute aussi les biographies des troubadours. Cf. Zingarelli, Dante, p. 70-71 (Storia lett. ital., III). Cf. Chaytor, The troubadours of Dante, Oxford, 1902.

Ce n’est pas le lieu d’insister ici sur le dolce stil nuovo et sur ses origines. On peut voir là-dessus les deux ou trois ouvrages suivants qui ont en partie renouvelé le sujet : K. Vossler, Die philosophischen Grundlagen zum « Süssen Neuen Stil » des Guido Guinicelli, Guido Cavalcanti, und Dante Alighieri, Heidelberg, 1904 ; Cesare de Lollis, Dolce stil nuovo e « noel dig de nova maestria », in Studi Medievali, I, p. 5-23 ; Paolo Savj-Lopez, Trovatori e Poeti (Biblioteca « Sandron » di Scienze et Lettere, no 30). Le premier de ces auteurs est en désaccord sur plusieurs points essentiels avec les deux autres. Le fond de son travail — exposé d’ailleurs sous forme un peu trop didactique — est que la morale chrétienne et la philosophie scolastique ont été d’une importance capitale dans la transformation du vieux « style » en « style » nouveau. Les deux autres auteurs ont une tendance à rechercher chez les derniers troubadours les traces, les germes du nouveau « style » ; il est certain que des troubadours comme Montanhagol, quand ils parlaient du « noel dig de nova maestria », sentaient qu’ils s’éloignaient des anciens modèles et le dernier troubadour Guiraut Riquier se rapproche beaucoup, par sa conception supraterrestre et mystique de l’amour, du « dolce stil nuovo ». Aucun des deux ne parait avoir été connu en Italie ; mais il n’en est pas de même de Sordel dont la doctrine sur l’amour se rapproche tant de celle de Montanhagol.

À propos du « pardon des offenses », dont il est question à la fin de la chanson de Dante, M. Savj-Lopez rapproche de ces mots un passage semblable du dernier troubadour Guiraut Riquier ; ce n’est là qu’une coïncidence, mais qui montre que l’évolution de la poésie provençale en décadence est sur certains points parallèle à celle de la lyrique italienne (Trovatori e Poeti, p. 66).

28. Cf. Gidel, Les troubadours et Pétrarque (Thèse de Paris, 1857). L’ouvrage est vieilli, mais les rapprochements, que Gidel est un des premiers à avoir indiqués, sont nombreux ; trop nombreux même, car plusieurs ne sont exacts qu’en apparence.

29. « Il se privait… » Cf. Gaspary, Storia della lett. ital., p. 296.

30. Cette citation et celles qui suivent sont empruntées à l’ouvrage de Gidel, p. 109, 121, 130.

31. Gaspary, op. laud., p. 401-402.

32. On peut lire cette histoire dans l’excellent livre que M. Antoine Thomas a jadis consacré à Francesco da Barberino et la littérature provençale en Italie au Moyen âge, Paris, 1883.