Il est entre les mains de mademoiselle de Nevers.
Et mademoiselle de Nevers est à moi.
J’ose encore adresser une prière à Votre Altesse, je lui demande de lever les arrêts de M. de Lagardère et de lui permettre d’aller sous bonne escorte chercher lui-même ces terribles preuves dont il me menace et que je lui porte le défi de produire. Il faut en finir avec cette monstrueuse comédie et l’heure à laquelle elle devait commencer a sonné depuis longtemps, voyez, monsieur, voyez. (Il tire sa montre et la présente à Lagardère.)
Monsieur le capitaine des gardes, accompagnez M. de Lagardère.
Partez, monsieur, partez.
Oui, partez, partez !
Ah ! madame ! priez Dieu que je n’arrive pas trop tard ! (Il va s’élancer au dehors, mais à ce moment Cocardasse se détache de la foule, montre vivement à Lagardère sa main dégantée, puis laisse tomber son gant devant lui.)
Ah !…
Qui vous retient ? qui vous arrête ? pourquoi pâlissez-vous ?
Ah ! madame, quant au prix de ma vie je voulais sortir du palais… c’est qu’une voix secrète me disait la fille de Nevers est en danger !…
En danger… ma fille… oh ! mais je la défendrai, moi !…
Oh ! madame, à l’heure où nous parlons… elle est morte, peut-être.
Morte !
Si on me l’a enlevée, c’est pour la faire disparaître, la tuer… monseigneur me voilà seul et sans preuves devant vous. Mais Dieu est juste, il fera un miracle. Trois jours,