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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/106

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monseigneur, accordez-moi trois jours, et d’abord faites-moi libre, monseigneur.

GONZAGUE.

Altesse vous ferez désarmer, arrêter cet homme.

LE RÉGENT, LA PRINCESSE, CHAVERNY.

Pourquoi ?…

GONZAGUE.

Parce que cet homme est un assassin.

TOUS.

Un assassin !…

GONZAGUE.

Voilà quinze ans que j’attendais l’heure qui est venue enfin… Et par Philippe d’Orléans, Philippe de Nevers sera vengé.

LA PRINCESSE.

Lui ! lui !… l’assassin de Philippe !

LAGARDÈRE, au Régent.

Monseigneur je vous avais écrit que dans les fossés de Caylus j’avais fait une marque à la main droite du meurtrier : Cette marque la voilà, monseigneur, la voilà. (Il montre la main droite de Gonzague.)

LA PRINCESSE.

Oh ! mon Dieu, mon Dieu !

LE RÉGENT.

Défendez-vous, Gonzague, défendez-vous !

GONZAGUE.

Me défendre !… j’ai dit que j’accuserai et j’accuse. Oui, l’épée de Lagardère a fait cette cicatrice, oui, c’est dans les fossés de Caylus qu’il m’a frappé de la même épée qui avait frappé Philippe de Nevers !… Voilà ce dont auraient pu témoigner les complices de Lagardère, si Lagardère n’avait pas tué de sa main ceux qui pouvaient le perdre, devant vous, monseigneur, devant la veuve de Nevers, devant vous tous, messieurs, sur mon honneur, j’affirme que cet homme est un meurtrier : En conséquence, moi Philippe de Mantoue, j’accuse Henri de Lagardère de meurtre et de rapt et je demande que d’urgence l’affaire soit instruite devant la Chambre ardente.

LE RÉGENT.

Il sera fait droit à votre requête ; M. de Lagardère vous répondrez à M. de Gonzague, mais seulement devant vos juges. Rendez votre épée à mon capitaine des gardes.

LAGARDÈRE, donne son épée, après un temps.

M. de Gonzague, si je me suis laissé désarmer c’est que