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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/107

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votre heure n’a pas sonné, je choisirai mon lieu et mon temps…

BONNIVET.

Vous allez me suivre, monsieur…

LAGARDÈRE, au Régent.

Monseigneur, j’ai un sauf-conduit de Votre Altesse royale, libre, quoiqu’il advienne, vous l’avez écrit, vous l’avez signé.

GONZAGUE.

Surprise.

LE RÉGENT.

C’est écrit, c’est signé… cet homme est libre, il a quarante huit heures pour passer la frontière.

GONZAGUE, à Peyrolles.

Il ne faut pas qu’il m’échappe cette fois.

LE RÉGENT.

Vous m’avez entendu, monsieur, sortez !

LAGARDÈRE, déchirant le sauf-conduit.

Monseigneur je vous rends votre parole ; de cette liberté que vous m’offrez, qui m’est due je ne prends, moi, que vingt-quatre heures ; avec l’aide de Dieu c’est tout ce qu’il me faut pour démasquer un scélérat et faire triompher ma cause. Assez d’humiliations ! Je relève la tête, et sur l’honneur de mon nom… entendez-vous, monsieur, sur mon honneur à moi, Henri de Lagardère, qui vaut votre honneur à tous, je promets et je jure que demain, à pareille heure, madame de Gonzague aura sa fille… et Nevers sa vengeance, allons faites-moi place, messieurs, je reprends mon droit. (Peyrolles s’élance à la suite de Lagardère, le régent soutient madame de Gonzague.)