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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/108

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ACTE QUATRIÈME

NEUVIÈME TABLEAU


L’angle du quai des Tuileries et du pont de la Conférence, (aujourd’hui Pont-Royal.) Il fait nuit ; on voit arriver un homme de la droite, épuisé par une longue course, il s’arrête pour s’appuyer sur le parapet.


Scène première

LAGARDÈRE, blessé sanglant.

Les lâches ! les lâches ! ils m’attendaient à ma sortie du palais… ils m’ont frappé et ils me poursuivent pour m’achever. Le coup que j’ai reçu est-il mortel ?… Seigneur ! vous ne pouvez pas m’abandonner encore… je n’ai pas fait ma tâche… Oh ! j’entends les pas des assassins… Et rien… rien… pour leur disputer ma vie. Ah ! cette pierre… aurai-je la force de la soulever… (Il la ramasse.) Oui. (Il écoute.) Je ne me trompe pas un seul homme vient à moi. Aux rayons de la lune je vois briller son épée nue… ou il me tuera, ou j’aurai cette épée, et alors. (Il s’embusque.)


Scène II

LAGARDÈRE, COCARDASSE, puis PASSEPOIL.
COCARDASSE, entrant vivement, puis cherchant du regard, à demi-voix.

Eh ! Lagardère ! Lagardère !

LAGARDÈRE, soulevant la pierre.

J’y suis !

COCARDASSE, se reculant.

Ami viva Diou ! ami !

LAGARDÈRE.

Cocardasse… (Il laisse tomber la pierre.)

COCARDASSE.

Ah ! te voilà mon petit Parisien… je te retrouve enfin… je t’avais perdu au milieu de cette bagarre… Eh ! mais tu chancelles mon pequiou.