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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/109

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LAGARDÈRE.

Vite, vite !… un mouchoir pour arrêter ce sang qui coule toujours.

COCARDASSE.

Voilà mon pequiou. Oh ! bagasse quelle plaie ! qui t’a fait cela ?

LAGARDÈRE.

Peyrolles.

COCARDASSE.

Oh ! j’ai un terrible compte à régler avec cette coquinasse, tu chancelles.

LAGARDÈRE, arrangeant la pierre.

Laisse-moi où je suis.

COCARDASSE.

Assieds-toi là !… respire un peu mon pequiou : je t’ai ménagé du champ… quand je les ai vus te poursuivre, toi que je savais blessé, sans armes. Je me suis dit : il faut d’abord rompre les chiens. Je t’avais vu tourner à gauche, je me suis mis à courir à droite en criant : Lagardère… Lagardère ?… Alors les limiers ont quitté la bonne voie pour suivre la mienne et Dieu sait si je les ai fait courir. Quand j’ai été hors de vue, je suis revenu sur mes pas par les petites ruelles et me voilà.

LAGARDÈRE.

Blanche… parle-moi de Blanche.

COCARDASSE.

Tu as compris qu’en arrivant à la maison de la rue du Chantre, je n’avais plus trouvé personne.

LAGARDÈRE.

Personne…

COCARDASSE.

Que mon petit prévôt qui a voulu me tuer et que j’ai failli assommer. Je passe ce détail. Passepoil ne s’est tiré de mes mains qu’à la condition qu’il étranglerait Peyrolles et qu’il retrouverait la petite.

LAGARDÈRE.

Il sait où on l’a conduite ?

COCARDASSE.

Il doit le savoir à présent.

LAGARDÈRE, se soulevant.

Ah ! viens, viens.

COCARDASSE.

Tu ne pourrais faire deux pas sans t’évanouir comme une femme.