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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/115

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Scène II

GONZAGUE, seul.

La pauvre gitana pleure sa principauté perdue ; mais je serai forcé de la lui rendre pour son malheur. Quant à l’autre jeune fille, si adroitement enlevée cette nuit par Peyrolles, je n’en puis plus douter, c’est bien l’enfant de Nevers, j’ai retrouvé en elle tous les traits de Philippe ; et sa mère en la voyant, n’hésiterait pas un moment à la reconnaître pour sa fille… Mais elle ne la verra pas. Ah ! ce Lagardère était un habile homme, avant de ramener l’héritière, il s’en était fait adorer… elle ne songeait qu’à lui, ne tremblait que pour lui… et quand elle a su qu’on en avait fini avec ce démon… elle est tombée comme frappée de la foudre, c’était un habile homme que ce Lagardère.


Scène III

GONZAGUE, COCARDASSE, PASSEPOIL, LACROIX.
LACROIX, annonçant.

De la part de M. Peyrolles.

GONZAGUE.

Enfin ! (du geste il renvoie Lacroix et fait avancer Cocardasse et Passepoil qui saluent profondément.)

COCARDASSE, bas à Passepoil.

As pas pur ! parlons peu et parlons bien.

GONZAGUE.

Approchez, mes braves. — Pourquoi Peyrolles ne vous accompagne-t-il pas ?

COCARDASSE.

S’il n’est pas revenu, il n’en faut pas vouloir à ce bon M. de Peyrolles.

PASSEPOIL.

Oh ! non, ça ne serait pas juste. Il n’y a point de sa faute… je l’atteste.

GONZAGUE.

Vous savez où il est ?

COCARDASSE.

À peu près…

PASSEPOIL.

Je le suppose entre Asnières et Chatou. (À part.) Oui, il doit être là à présent.

GONZAGUE.

Pourquoi a-t-il quitté Paris ?