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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/125

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GONZAGUE.

Ésope est mon hôte, mon cousin, et je défends qu’on l’insulte. (À Ésope) Je vais chercher ta fiancée (riant), pourquoi diable t’es-tu affublé de cette épée ?

ÉSOPE.

Elle me gêne un peu, mais ça complète le costume.

GONZAGUE.

Soit, messieurs, je place Ésope sous votre protection… Tu es un garçon d’esprit, fais la paix avec Chaverny. (Gonzague sort à droite.)


Scène IX

Les Mêmes, moins GONZAGUE.
LE BOSSU.

La paix est déjà faite, n’est-ce pas marquis.

NAVAILLES.

Eh ! sans doute… Allons, Chaverny, laisse ce beau fiancé tout à son bonheur ; sais-tu seulement qui tu épouses ?

LE BOSSU.

J’épouse celle que j’aime.

CHAVERNY.

Celle que tu aimes ? Oh ! oh ! Ésope amoureux.

NAVAILLES.

Et de qui, grand Dieu ?

LE BOSSU.

D’une jeune fille, belle et riche.

NAVAILLES.

La malheureuse.

CHAVERNY.

Et qu’on te donne, à toi.

LE BOSSU.

Avec une dot de princesse… oui, marquis… Ah ! j’ai bien choisi le moment pour faire ma demande… cette jeune fille gênait monseigneur, elle le gênait même beaucoup, et pour s’en défaire il aurait fait pis que de me la donner.

CHAVERNY.

Ah ! je crois connaître celle qu’on veut te sacrifier.

LE BOSSU.

Voyons.

CHAVERNY.

Cette jeune fille a été enlevée hier, cette nuit, de la maison de Lagardère ?