Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE BOSSU.

Peut-être bien.

CHAVERNY.

Cette jeune fille était celle que Lagardère devait présenter au Régent, et qu’il affirmait être mademoiselle Blanche de Nevers.

LE BOSSU.

Lagardère vivant pourrait seul prouver cela, et Lagardère est mort.

CHAVERNY.

Ah ! je comprends pourquoi Lagardère m’a écrit de venir, il me laisse la tâche de protéger celle qu’il ne peut plus défendre, et de par tous les saints je ferai ce qu’il voulait faire. Infâme avorton, avant que ta main puisse toucher celle de l’orpheline, je la briserai.

LE BOSSU, saisissant la main de Chaverny.

Attendez… en vous pressant trop, vous perdriez celle que vous voulez servir. (Gaiement.) Eh ! eh ! puis, si cette jeune fille accepte sans contrainte, avec joie la main que je vais lui tendre.

CHAVERNY.

C’est impossible.

LE BOSSU.

Si cela est, briserez-vous cette main sur laquelle l’enfant sera heureuse de s’appuyer. Il n’est pas encore temps de me tuer, marquis, laissez donc votre lame au fourreau, jusqu’à ce que l’heure arrive de prouver que cette lame est bonne, et surtout qu’elle est fidèle.

CHAVERNY.

Que veux-tu dire ?

LE BOSSU.

Rien… je me suis souvenu, nous verrons si vous vous souviendrez.

NAVAILLES.

Ésope, je t’annonce ta fiancée.


Scène X

Les Mêmes, GONZAGUE, BLANCHE.
NAVAILLES, retenant le bossu.

Ne te montre pas trop vite, laisse Gonzague préparer ta future au bonheur qui l’attend.

BLANCHE, à Gonzague.

Où me conduisez-vous ? que veut-on de moi ?