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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/15

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LAGARDÈRE.

Et celui-ci ? (Il montre Staupitz.) Je l’ai vu quelque part !

STAUPITZ.

À Strasbourg, capitaine. (Il se frotte l’épaule.) Je m’en souviens.

LAGARDÈRE.

Staupitz, n’est-ce pas ? Ah ! ah ! Jouel, Saldagne, Pinto. Nous nous sommes rencontrés à Bayonne, je crois ? El matador Faënza… Je vous reconnais tous, et tous vous portez de mes marques… (Au page.) Approche ici, l’enfant ! dis-moi ce que tu viens faire dans cette auberge ?

LE PAGE.

Je viens porter une lettre, capitaine.

LAGARDÈRE.

À qui ?

LE PAGE.

À vous !

LAGARDÈRE.

À moi ! donne.

LE PAGE, bas.

J’en ai une autre pour une dame, et je voudrais bien…

LAGARDÈRE, lui jetant sa bourse.

Va petit, personne ne t’inquiétera. Mes volontaires te feront escorte.

LE PAGE.

Merci, capitaine. (Il sort.)


Scène VII

Les Mêmes, moins LE PAGE.
LAGARDÈRE, ouvre la lettre, tout le monde se rapproche de lui.

Au large, j’aime à dépouiller seul ma correspondance. (Ils s’éloignent chapeau bas.) Par le ciel ! c’est un vrai gentilhomme que ce Nevers !

TOUS.

Nevers !

LAGARDÈRE, assis à la place de Cocardasse.

À boire d’abord, j’ai le cœur content, il faut vous dire que je suis exilé.

COCARDASSE.

Exilé.

PASSEPOIL.

Vous !