voilà maintenant qui prétend me forcer à lui conter des histoires ! Voyons, embrassez-moi cela, père… doucement… bien doucement… là, là, assez d’embrassades, papa ! Nous sommes déjà de vieux amis, la Minette et moi… couchons-la d’abord sur ces bottes de foin. (Il la couche sur le foin.)
Ah ! chevalier !
Maintenant je réponds d’elle sur ma vie, monsieur le duc ! J’expie ainsi, autant qu’il est en moi, une double insulte, à vous d’abord qui êtes la loyauté même ! et à sa mère qui est une noble femme.
Vous avez vu mademoiselle de Caylus ?
J’ai vu madame de Nevers.
Où cela ?
À cette fenêtre.
Et c’est elle qui vous a confié…
Ce trésor ?… Oui… croyant vous le remettre à vous-même ! Oh ! ne cherchez pas à comprendre… il se passe ici d’étranges choses, monsieur le duc, et puisque vous êtes en humeur de bataille… Pardieu, vous en aurez tout à l’heure à cœur joie.
Une attaque ?
Un assassinat ! ordonné par un homme que je ne connais pas, mais qui se fait appeler monseigneur, et qui vous nomme son beau cousin.
Gonzague ! un ami ! presque un frère !… Ah ! chevalier, cela n’est pas possible !
Je ne sais pas si cela est possible, mais je sais bien que cela est… et comme je ne vous crois pas d’humeur à fuir devant les assassins.
Non, pardieu ! je les attendrai, ne fût-ce que pour savoir quel est le bandit qui les paye.