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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/26

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LAGARDÈRE, à son épée.

Vous entendez, ma belle, ah ! ça, assez de fredaines… Vive Dieu, mademoiselle, tâchons de nous distinguer et de nous conduire en fille noble.

NEVERS.

Vous allez vous battre pour moi ?

LAGARDÈRE.

Un peu pour vous, énormément pour la petite.

NEVERS.

Ah ! Lagardère, je ne vous connaissais pas, vous êtes un grand cœur.

LAGARDÈRE.

Moi, je suis un fou ! Mais bah ! l’enfant m’a retourné, transformé… Je crois que je vais être bon et sage à présent. — Chut ! (Il écoute.)

NEVERS.

Qu’y a-t-il ?

LAGARDÈRE.

On rampe là-haut.

NEVERS.

Attendez, c’est Charlot, mon page qui devait m’attendre à l’auberge et qui m’aura suivi. (On voit le petit page descendre par l’escalier de gauche.)

LAGARDÈRE.

C’est lui. Par ici, petit.

LE PAGE.

Vous êtes cerné, monseigneur, perdu !

LAGARDÈRE.

Bah ! Ils ne sont que huit.

LE PAGE.

Ils sont vingt… quand ils ont su que vous seriez deux, ils ont pris du renfort.

LAGARDÈRE.

Crois-tu pouvoir te glisser hors d’ici ?

LE PAGE.

Oui.

LAGARDÈRE.

Cours à l’auberge, saute sur mon cheval et va chercher mes volontaires, qui sont au hameau de Cernay, dis-leur : « Lagardère est en danger ! » Es-tu prêt ?

LE PAGE.

Oui.

LAGARDÈRE.

Tu es un brave petit bonhomme… (Il lui montre l’escalier.)