Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ACTE PREMIER

TROISIÈME TABLEAU
L’armurier de Ségovie


L’intérieur d’une boutique d’armurier. — Porte au fond ouvrant sur la rue ; porte à droite, premier plan, ouvrant aussi en dehors ; porte à gauche conduisant dans l’intérieur. Panoplies, masques, gantelets et fleurets attachés à la muraille. — Fenêtre dans le pan coupé à droite et, devant cette fenêtre, un établi.


Scène première

TONIO, puis COCARDASSE.
TONIO.

La señorita ne sera pas en retard. On sonne seulement les vêpres. Si maître Henriquez m’avait permis de sortir aussi. J’aurais vu sur la place cette petite gitana dont tous nos hidalgos raffolent et qu’ils finiront par enlever un beau jour à la troupe des bohémiens qu’elle enrichit avec sa danse et ses chansons.

COCARDASSE, entre bruyamment.

Holà… capédédiou ! n’y a-t-il donc personne dans cette baraque ? (Cocardasse est en riche tenue de matador.)

TONIO.

Seigneur cavalier, je suis à vos ordres.

COCARDASSE.

Hé donc arrive ici, Coquinasse !

COCARDASSE.

Sait-on fourbir proprement une rapière dans ta cassine ?

TONIO.

Certes…

COCARDASSE.

Eh donc fourbis un peu celle-ci pour voir. (Il tire une énorme épée de son fourreau.)

ΤΟΝΙΟ.

Oh ! comme elle est longue.