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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/32

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TONIO, montrant une rapière accrochée à la muraille.

Voyez.

COCARDASSE, sans regarder d’abord.

Pétronille ne reconnaît qu’une lame meilleure qu’elle, mais celle-là, c’est la première du monde, et tu ne l’as pas dans ta ferraille, petit. (Il regarde.) Oh ! capédédiou je ne me trompe pas… cette épée…

TONIO.

Est celle de maître Henriquez.

COCARDASSE, à part.

Oh ! c’est bien cela… Sandiou !… Lagardère est ici… ou Lagardère est mort. (Sans l’écouter et à l’apprenti.) Cet Henriquez… n’est pas de ce pays… réponds donc, bagasse ?

TONIO.

Non… il y est arrivé il y a trois ans.

COCARDASSE.

Trois ans ? avec une jeune fille ?

TONIO.

Oui.

COCARDASSE.

Et il venait ?

TONIO.

De Pampelune, je crois.

COCARDASSE, à part.

C’est lui… mon petit Parisien ! Oh ! alors il faut ouvrir l’œil ici comme à Burgos, comme à Séville comme à Pampelune. (À part.) Je reviendrai, et cette fois, je me laisserai voir… Je parlerai à cet ingrat dont le nom seul me remue le cœur… Sandiou ! Depuis que j’ai perdu Passepoil, Lagardère est mon unique amour. À revoir !… (Il sort.)


Scène III

TONIO, puis BLANCHE et FLOR.
TONIO.

Voilà un fier matador.

BLANCHE, entrant vivement.

Tonio !…

TONIO, se retournant.

Hein ! la señorita !

BLANCHE, inquiète.

Ferme cette porte.