Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TONIO, la fermant.

Tout de suite… on dirait que vous avez peur ?

BLANCHE.

À tort sans doute… il m’a semblé que quelqu’un me suivait, j’ai pressé ma marche… et grâce au ciel, me voilà rentrée. (On frappe à la petite porte.)

TONIO.

On frappe, vous avez raison, on vous suivait.

BLANCHE, effrayée.

N’ouvre pas.

VOIX DE FEMME, au dehors.

N’ayez pas peur.

TONIO, qui a regardé par le trou de la serrure.

C’est une jeune fille… une bohémienne… (Regardant encore.) Faut-il la renvoyer ?

BLANCHE.

Non.

TONIO, ouvrant.

Entrez !

FLOR, gaiement.

Merci ! (Elle est en gitana et tient un tambour de basque à la main ; regardant Blanche.) J’étais bien sûre de ne pas m’être trompée.

ΤΟΝΙΟ.

Qu’est-ce que vous nous voulez, petite mécréante ?

FLOR.

Tout à l’heure en traversant la place, la señora a laissé tomber dans mon tambour de basque cette pièce d’argent.

ΤΟΝΙΟ.

Eh bien,… les bohémiennes ne refusent jamais l’argent.

FLOR.

Non… mais quand elles sont honnêtes filles, elles veulent le gagner ; pour cet argent, je dirai à la señora le passé, le présent et l’avenir.

BLANCHE, s’éloignant.

C’est inutile.

TONIO.

Allez-vous-en, fille du diable… La señora ne veut rien. entendre.

FLOR.

Même si je lui parle de Flor ?

BLANCHE, s’arrêtant.

De Flor ? Flor… c’était toi… toi !…