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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/40

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CHAVERNY.

Légitimes… non… et il n’en aura jamais.

HENRI.

Il est marié pourtant ?

CHAVERNY.

Oui, avec mademoiselle Blanche de Caylus.

HENRI.

Veuve de Philippe de Nevers ?

CHAVERNY.

Ah ! ah ! vous connaissez cette histoire ?

HENRI.

Jusqu’au moment où la veuve de Nevers consentit à échanger son nom contre celui de Gonzague.

CHAVERNY.

Voilà tout… Alors, vous ne savez pas le plus curieux de l’aventure.

HENRI.

Vraiment ?

CHAVERNY.

Gonzague ne sera jamais père, car il n’a jamais été mari.

HENRI.

Ah !

CHAVERNY.

Blanche dut obéir à M. de Caylus, et épousa le prince de Gonzague, mais avant, elle avoua fièrement à celui-ci, son mariage secret avec Nevers mort…

HENRI.

Lâchement assassiné.

CHAVERNY.

Par les ordres de M. de Caylus.

HENRI.

Ah ! on a dit cela ?

CHAVERNY.

Oui ; de plus, Blanche déclara qu’une fille était née de ce mariage et devait hériter de l’immense fortune de son père au détriment de Philippe de Gonzague… Mon beau cousin reconnut noblement, légalement les droits de cet enfant… les biens furent mis sous le séquestre jusqu’au jour où la fille de Nevers, qui avait été enlevée par le meurtrier de son père, serait retrouvée ou tout au moins, jusqu’à l’heure où la mort de cet enfant serait bien et dûment constatée… Enfin, Philippe de Gonzague s’engagea sur son honneur de gentilhomme à n’être l’époux de Blanche de Caylus que de nom et