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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/46

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HENRI.

Achève.

BLANCHE.

Vous aimiez une autre femme.

HENRI.

Oh ! mon Dieu !

BLANCHE.

Et j’en serais morte !

HENRI.

Tu m’aimes donc toi… Oh ! mais le sais-tu bien, si tu m’aimes… connais-tu ton cœur ?

BLANCHE.

Il parle et je l’écoute.

HENRI.

Si jamais tu avais des regrets !

BLANCHE.

Quels regrets puis-je avoir si vous restez près de moi ?

HENRI.

Écoute… j’ai déjà voulu soulever pour toi un coin du rideau qui te cachait les splendeurs du monde. Il y a deux mois, je t’ai conduit à Madrid ; tu as entrevu la cour, le luxe… Tu as entendu les voix de la fête… ne te sens-tu pas faite pour cette vie ?

BLANCHE.

Oui… avec vous.

HENRI.

Et sans moi ?

BLANCHE.

Rien sans vous.

HENRI.

Tu as vu ces femmes qui passaient brillantes et parées ; elles sont heureuses ces femmes, elles ont des châteaux, des hôtels.

BLANCHE.

Quand vous êtes dans notre maison, Henri, je l’aime mieux qu’un palais.

HENRI.

Elles ont une famille.

BLANCHE.

Ma famille, c’est vous.

HENRI.

Elles ont une mère.

BLANCHE.

Une mère… Voilà le seul trésor que je leur envie… après