Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/5

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PEYROLLES.

Oh ! empruntée… empruntée seulement, dame Martine… je la lui ai fidèlement remise dans sa poche.

MARTINE.

Oui… après l’avoir lue… copiée même.

PEYROLLES.

Y paraissait-il ?

MARTINE.

Non, est-ce que vous n’êtes pas un brin sorcier, M. de Peyrolles ?

PEYROLLES.

Je ne suis pas maladroit… voilà tout… (Allant à la porte de droite.) Que font mes braves ?

MARTINE.

Vos gibiers de potence ? Ils sont sous la tonnelle, jouant quand ils ne boivent pas, ou buvant quand ils ne jouent plus.

PEYROLLES.

J’en attends deux autres… les meilleurs, maître Cocardasse junior et Amable Passepoil, son prévôt.

MARTINE.

Encore !…

VOIX DU CÔTÉ DE LA TONNELLE.

Du vin… du vin… (Martine passe comme pour entrer dans la chambre à droite.)

PEYROLLES.

Donnez à ces messieurs tout ce qu’ils demanderont.

MARTINE.

Jolies pratiques ! Heureusement que c’est vous qui payez… sans ça !

LES VOIX.

Du vin !… tonnerre !… du vin !

PEYROLLES.

Je reviendrai quand ils seront au complet… qu’ils boivent, mais qu’ils se taisent. (Il sort.)


Scène II

MARTINE, puis COCARDASSE et PASSEPOIL,
entrant par le fond.
MARTINE.

Je ne pourrai jamais empêcher ces démons de continuer leur sabbat. Qu’est-ce que j’entends sur la route ? Est-ce au moins une pratique chrétienne qui m’arrive ? (Regardant.) Ah ! ce sont les deux bandits qu’attendait M. de Peyrolles ; ils sont encore plus déguenillés que les autres.