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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/51

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QUATRIÈME TABLEAU
Un site montagneux


Scène première

PASSEPOIL, on veut l’entraîner, mais il résiste.

Aller boire avec eux ! folichonner avec les femmes… non ! non ! Oh ! les femmes ! les femmes ! La vue d’une mantille me rend fou, furieux, enragé, elle me rappelle ma perfide ! mon ingrate, ma traîtresse, moi, Amable Passepoil, la troisième lame de l’Europe, je suis modeste, je crois être la seconde… Moi, sacrifié à qui ? à un apothicaire ! — Pouah ! et je n’ai pu faire de son corps un crible, une écumoire. Non, il a fui le lâche, et j’ai usé à le poursuivre mon dernier doublon et ma dernière semelle. Oh ! Passepoil, mon enfant… qu’est-ce que la vie sans l’amour et sans le sou ? Rien !… Mais comment en finir avec elle ? Si je me pendais ? — Non ! — Si je me noyais ? — Non ! tout cela défigure. Alors, il ne me reste que… Hein ? quelqu’un ! On ne peut donc pas se tuer tranquillement ? Qui vient là ? hum ! c’est un fier cavalier. — Oh ! si je lui cherchais querelle, je n’aurais pas la peine de me tuer moi-même.


Scène II

PASSEPOIL, COCARDASSE.
COCARDASSE, lui-même.

Bagasse ! il n’était pas facile à trouver ce marquis. — Enfin, il a le billet de Lagardère. — Eh ! qu’est-ce que ce quidam ? un espion de Peyrolles, peut-être. — Oh ! sandiou ! c’est un monument. Si je lui écrasais un de ses pilastres, pour voir ? Eh donc !

PASSEPOIL.

Donnons-lui une forte bourrade.

COCARDASSE, le repoussant.

Sandiou !

PASSEPOIL.

Ventre de biche !

COCARDASSE.

En avant Pétronille !