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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/67

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FLOR.

C’est la grâce, la beauté ?

GONZAGUE.

Vous avez le sourire, la grâce, la beauté ; la chose dont je vous parle c’est un nom… Et ce nom, ignoré de vous-même, c’est un nom illustre, parmi les plus illustres noms de France.

FLOR.

Oui, Peyrolles aussi me disait là-bas qu’il me ramenait a une famille puissante.

GONZAGUE.

À une famille alliée à nos rois… Votre père était duc.

FLOR

Mon père, il est donc mort, et ma mère ?

GONZAGUE.

Votre mère est princesse.

FLOR.

Princesse… Et croyez-vous qu’elle m’aimera ?

GONZAGUE.

J’en suis sûr.

FLOR.

Oh ! quel bonheur. Eh bien, c’est singulier, ce que vous me dites de ma naissance ne me surprend pas du tout.

GONZAGUE.

Vraiment !

FLOR.

Non, j’ai toujours rêvé que je serais un jour duchesse ou reine. Le nom que je vais porter sera-t-il bien beau, bien sonore ?

GONZAGUE.

Je vous apprendrai d’abord que votre nom d’enfant n’a jamais été celui que vous portiez là-bas.

FLOR.

Ah ! comment m’appelais-je ?

GONZAGUE.

Vous reçûtes au berceau le nom de votre mère… Vous vous appelez Blanche.

FLOR.

Blanche… Oh ! c’est étrange…

GONZAGUE.

Pourquoi cette surprise ?

FLOR.

Ce nom me rappelle…

GONZAGUE.

Qui donc ?