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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/69

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FLOR.

Oui, Français.

GONZAGUE, vivement.

Et le nom de ce gentilhomme ?

FLOR, après un moment d’hésitation.

Je l’ai oublié. (À part.) Lagardère est proscrit.

GONZAGUE.

C’est fâcheux, un gentilhomme français, établi en Espagne, ne peut être qu’un exilé… il y en a malheureusement beaucoup. Vous n’avez pas d’amis de votre âge, et je me disais déjà J’ai du crédit… je ferai gracier le gentilhomme qui ramènera la jeune fille, et ma chère petite Blanche ne sera plus seule.

FLOR.

Ah ! vous êtes bon. J’ai revu Blanche à Paris.

GONZAGUE.

Blanche est à Paris ?

FLOR.

Oui ; tout à l’heure je me disputais avec la terrible madame Angélique, qui m’empêchait d’ouvrir les rideaux du carrosse. Je voulais entrevoir au moins le Palais-Royal… Au détour d’une petite rue, le carrosse frôlait les maisons. J’entendis chanter dans une salle basse. J’avais reconnu la voix… Je soulevai le rideau… Blanche était à la fenêtre de la salle basse. Je poussai un cri, je voulus descendre, mais madame Angélique fut plus forte et me retint.

GONZAGUE.

Une rue près du Palais-Royal ? reconnaîtriez-vous cette rue ?

FLOR.

Certes. Puis madame Angélique m’a dit que c’était la rue du Chantre… Mais qu’écrivez-vous donc sur vos tablettes ?

GONZAGUE.

Ce qu’il faut pour que vous puissiez revoir votre amie.

FLOR.

Merci…

DAME ANGÉLIQUE, rentrant.

Tout est prêt chez mademoiselle.

GONZAGUE.

Allez, mon enfant, avant une heure vous verrez votre mère.

FLOR.

Que lui dirai-je ?