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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/71

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GONZAGUE.

Avec Blanche de Nevers.

PEYROLLES.

Tout serait perdu.

GONZAGUE.

Ils arriveront trop tard… et puis je serais heureux d’en finir avec cet homme. Mets tes limiers en quête… fais fouiller adroitement toutes les maisons de la rue du Chantre.

PEYROLLES.

Ah ! c’est là que…

GONZAGUE.

Pourquoi trembles-tu ?

PEYROLLES.

Monseigneur oublie donc que sur chacun des hommes condamnés et frappés par ce Lagardère on trouvait ces mots tracés avec du sang : après les valets, le maître !

GONZAGUE.

Rassure-toi je ferai briser cette invincible épée.

PEYROLLES.

Par qui, monsieur ?

GONZAGUE.

Par le bourreau.




SIXIÈME TABLEAU
Le mort parle


L’oratoire de la princesse de Gonzague. Style riche et sévère de Louis XIV. Grande fenêtre à gauche — Porte en pans coupés, celle de droite conduisant au dehors, celle de gauche conduisant aux appartements de la princesse. Au premier plan, à droite un prie-Dieu ; au-dessus et près de ce prie-Dieu le portrait de Philippe de Nevers. Au premier plan à droite et à gauche, lourdes portières cachant des portes perdues.


Scène première

LE BOSSU. Au lever du rideau la chambre est vide, mais bientôt la portière de velours à gauche se soulève doucement, une tête passe, c’est celle du bossu. Celui-ci après s’être assuré qu’il n’y a personne dans la chambre, s’y glisse avec précaution, il s’approche du prie-Dieu, salue l’image de Nevers, tire de sa poche un livre d’Heures qu’il dépose sur le prie-Dieu et sort mystérieusement par la portière de droite près du prie-Dieu.