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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/80

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FLOR, allant à la princesse.

Madame, je ne sais pas les secrets de Dieu !… mais que vous soyez ou non ma mère, je vous respecte et je vous aime… (Elle s’agenouille.)

LA PRINCESSE, la relevant avec bonté.

Tu n’es pas complice, j’ai vu cela… Je ne t’en veux pas, mon enfant, va. (Peyrolles emmène Flor. La princesse à Madeleine qu’elle a sonnée et qui paraît.) Madeleine, vous ferez préparer ma litière pour ce soir.

GONZAGUE.

Une litière pour vous, madame, vous qui depuis quinze ans n’avez pas quitté cet appartement.

LA PRINCESSE, à Madeleine.

Vous m’apporterez mes écrins.

GONZAGUE.

Vos diamants… où donc allez-vous ce soir, madame ?

LA PRINCESSE.

Au bal du Régent.

GONZAGUE.

Vous… vous…

LA PRINCESSE.

Moi !… mon deuil est fini d’aujourd’hui. J’ai retrouvé ma fille ; à ce soir, messieurs, à ce soir. (Pendant que Chaverny et les autres entourent et saluent la princesse, Gonzague se tient à part et, derrière lui soulevant la portière de droite, se glisse et paraît le Bossu que Gonzague seul peut voir et entendre.)

GONZAGUE, à lui-même.

Qui donc a fait tout cela ?

LE BOSSU, bas.

Qui ? celui que vous n’avez su ni retrouver, ni prendre.

GONZAGUE, bas.

Lagardère !

LE BOSSU, bas.

Oui ? Lagardère que je peux vous livrer.

GONZAGUE, bas.

Toi !

LE BOSSU, bas.

Oui !

GONZAGUE, bas.

Où cela ?

LE BOSSU, bas.

Au bal du Régent, si vous m’y faites inviter. (Gonzague regarde avec surprise le bossu qui s’incline et disparaît derrière la tapisserie au moment où Chaverny et les autres, ayant pris congé, se disposent à sortir.)