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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/88

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FLOR.

Fais-le appeler, qu’il vienne à l’instant.

BLANCHE.

Tonio, mon ami est dans sa chambre, prie-le de descendre. (Il monte à gauche.)

FLOR.

Ouf !… je ne peux plus respirer… J’ai tant couru !… J’avais si peur d’être aperçue, suivie… Pour qu’on ne pût soupçonner mon départ de la maison de la rue Saint-Magloire, j’avais fermé en dedans la porte de ma chambre. On m’y croira donc toujours, et c’est par la fenêtre que j’ai sauté dans le jardin.

BLANCHE.

Ah !

FLOR.

Un petit entre-sol… ce n’était rien… j’aurais sauté d’un troisième, s’il l’avait fallu.

BLANCHE.

Mon Dieu !… pourquoi ? (À Tonio qui redescend.) Eh bien ?

TONIO.

Il n’y a plus personne, le maître est parti.

FLOR.

Parti !… mais il est perdu, alors !…

BLANCHE.

Perdu, lui…

FLOR.

Chut !… Renvoie ce garçon, qu’il veille au dehors et qu’il accoure nous prévenir s’il voit quelqu’un se diriger vers cette maison.

BLANCHE.

Tu as entendu, Tonio.

TONIO.

Oui, señora… Je vas veiller dehors, (À part.) jusqu’au bout de la rue pour voir au moins l’illumination du palais. (Il sort et ferme la porte.)

BLANCHE.

Nous voilà seules… parle, parle… quel nouveau danger nous menace ?

FLOR.

Tu avais raison, Blanche, quand tu me disais que tu avais un ennemi terrible, implacable : cet ennemi, je le connais à présent et c’est par moi, comprends-tu, par moi, qu’il a appris ta présence à Paris : oh ! j’en suis sûr, c’est toi qu’il