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INVASION DE LAPINS EN DOMBES

son temps l’explication de l’insuccès ou plutôt de la non application du procédé Pasteur.

« C’est en 1862, que pour faire plaisir aux chasseurs, on a introduit le lapin en Australie. On voulait des animaux prolifiques. On a été servi à souhait, car on en avait amené deux, il y a quarante-trois ans, et maintenant, ils sont des miliards.

« Moins gros que les lapins d’Europe, ils sont plus voraces encore : petit corps mais grandes bouches. Et comment voulez-vous arrêter ces animaux qui passent les rivières à la nage et sauver quelques choses de leurs dents, alors qu’ils grimpent même aux arbres pour en dévorer les feuilles ! lis ont mangé des milliards, ils ont ruiné des districts entiers rongeant l’herbe jusqu’à la racine, et les arbres jusqu’au cœur.

« Et quand ces nouveaux Attilas ont passé quelque part, rien ne repousse derrière eux. Tous les moyens de destructions ont été essayés ; pièges, poisons, chiens, famine, feu, primes par l’état. Il y a eu des hécatombes effroyables ; sur une seule station, on a détruit en une seule année plus de 1.2000.000 lapins ; en Nouvelle-Galles, en une année aussi, il en a péri 25 millions. Eh ! bien le nombre des rongeurs n’en a même pas diminué.

« Nous étions au fonds de l’abîme. Hélas non, après le lapin est venu le politicien. Nos députés jaloux ont voulu prendre part à la curée, et ne pouvant détruire les lapins, ils se sont arrangés pour vivre d’eux ou tout au moins pour en faire vivre leur famille, leurs amis, leurs protégés, il faut être pratique, et ronger avec les rongeurs.

« Nos bons socialistes d’état ont alors créé une direction générale pour la destuctrion des lapins. Ces animaux